Les étapes du diagnostic d'une prairie

Observer la flore

Prélever des échantillons des plantes présentes dans la parcelle pour une analyse floristique détaillée.
L'analyse de la flore dans les zones surfertilisées donne une bonne indication des possibilités d'évolution.

Prélever des échantillons

Pour caractériser la flore d'une prairie il n'y a pas de méthode idéale, conciliant rapidité et précision. L'objectif est le plus souvent un conseil immédiat. Un diagnostic rapide est suffisant dans la plupart des situations à l'exception de prairies à flore très complexe. On peut aussi faciliter le diagnostic en se référant à une typologie des prairies locales avec quelques plantes indicatrices. Cependant, ces typologies sont encore peu fréquentes. La démarche proposée ci-après permet d'objectiver le coup d'oeil.

Si l'observation globale de la flore n'est pas suffisante, pour effectuer un bon diagnostic, il est nécessaire de prélever des échantillons de plantes.

Une méthode simple et efficace consiste à traverser la parcelle en diagonale, par un cheminement en zig-zag, et prélever une poignée d'herbe en 10 points différents. Par exemple, tous les 10 ou 20 pas, on prélève la touffe d'herbe qui se trouve au bout de son pied. Cette fréquence de prélèvement permet d'inventorier environ 70 % des espèces présentes dans la prairie.

Il est prudent d'éviter les entrées de parcelles et la proximité des points d'eau où la flore est souvent différente. De même il faut veiller à bien répartir les prélèvements en tenant compte des éventuelles caractéristiques particulières de la parcelle : hétérogénéités dues à des modes d'exploitation différents dans le passé, présence d'ados, hétérogénéité du sol,...Si des zones hétérogènes importantes existent sur la parcelle on la découpera en zones et on effectuera les prélèvements comme si on avait à faire à 2 parcelles différentes.

La meilleure époque pour réaliser ces prélèvements et ces obser­vations est le printemps (avant la 1ère exploitation).

Pour chacun des 10 prélèvements, cochez dans le tableau de la fiche diagnostic, selon les catégories de plantes observées, la présence de chaque espèce.

La grille d'analyse de la flore de la fiche de diagnostic permet :

Vous pouvez alors calculer la fréquence relative de chaque espèce :

Ce travail demande une quinzaine de minute par parcelle.

Reconnaître une quinzaine de plantes

Pour effectuer correctement ce travail, il n'est pas nécessaire de reconnaître toutes les plantes présentes. La connaissance des principales graminées (10) et dicotylédones (10) de la région suffit très souvent.

Par contre, il est nécessaire de noter le nombre de plantes différentes qui est un critère d'évaluation de la qualité de la prairie.

Les critères de reconnaissance des graminées doivent bien être mémorisés. Leur observation sur le terrain demande un entraînement régulier et l'utilisation d'un minimum de matériel et utile : loupe (compte fil), lame de rasoir (cutter), et clé de détermination (Télécharger la clé de détermination des graminées au format pdf).

Donner une appréciation globale de la végétation

Le nombre total d'espèces présentes est révélateur du mode de conduite et de la qualité de la parcelle :

Lorsque la prairie a connu des accidents ou si la gestion du pâturage est inadaptée, la flore se diversifie. Ce critère est très fiable pour le diagnostic global de l'état de la prairie.

Classer les espèces selon leur qualité

Pour estimer la qualité de la végétation d'une prairie il faut déterminer les proportions de chaque espèce présente et les classer selon leur qualité.

La qualité d'une espèce est une notion qui tient compte :

Selon ces critères, les meilleures espèces sont les graminées et les légumineuses (?) les plus cultivées : ray-grass anglais, dactyle, fétuque, fléole, trèfle blanc, trèfle violet, luzerne.

Cependant, de nombreuses autres espèces peuvent être classées comme bonnes, moyennes ou médiocres selon les régions en fonction du climat, des sols et des types d'élevages pratiqués.

Il existe aussi des espèces indésirables, qu'elles soient simplement gênantes (non pâturées, elles sont à l'origine de refus : Brôme mou, orge aux rats), parasites (elles amoindrissent le potentiel des espèces qui les supportent par exemple Rhinante, Cuscute), ou carrément toxiques (ex. Renoncule, Euphorbe...).

Noter les plantes indicatrices

Il est intéressant de noter les plantes dont l'importance est révélatrice de conditions de sol ou d'exploitation particulières : fougères aigle, joncs, orties, etc... Il faut tenir compte de ces plantes même si elles ont échappé au hasard des prélèvements.

Le nombre de plantes indicatrices présentes est très variable d'une prairie à l'autre. Il se réduit notamment avec l'intensification, et donc, il ne faut pas conclure, par exemple, qu'un sol n'est pas basique parce que l'on ne trouve pas de plantes indicatrice de pH élevé. De même, la présence d'une espèce indicatrice n'est pas suffisante pour conclure avec certitude du niveau du caractère considérée. C'est un ensemble de plantes indicatrices qui « révèle » une caractéristique du milieu. Il convient ensuite de confirmer cette caractéristique par d'autres observations ou d'autres analyses.

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