Comment exploiter le trèfle violet
La pâturage
Une prairie en association offre un énorme avantage : pouvoir faire pâturer le troupeau en limitant les risques de météorisation.
Le trèfle violet est une plante dont la teneur en sucres est relativement faible au stade jeune mais cette teneur s'accroît entre le stade "début bourgeonnement" et "début floraison". Avec l'âge, la teneur en fibres de la plante augmente, ce qui favorise l'assimilation des aliments et donc la valorisation du fourrage par l'animal.
C'est à ce stade de "fin bourgeonnement" que le trèfle violet est le plus intéressant à exploiter.
Par conséquent, le trèfle violet ne doit pas être exploité trop jeune, contrairement aux habitudes constatées dans certaines régions.
L'exploitation entre les stades "fin bourgeonnement" et "début floraison" préserve la pérennité du trèfle et améliore la vigueur de repousse. Cependant n'attendez pas l'épiaison de la graminée pour exploiter l'association. Ce stade dépassé, la graminée perd rapidement sa valeur alimentaire et détériore fortement la valeur alimentaire de l'association.
Voici les précautions à prendre avec une pâture à très forte proportion de trèfle violet :
- sol "portant" pour ne pas pénaliser les repousses,
- attendre le stade "fin bourgeonnement",
- distribuer 2 à 3 kg de foin ou de paille par animal avant le départ au champ,
- "lâcher" les animaux après la disparition de la rosée du matin,
- retirer le troupeau de la pâture pendant les journées chaudes ou orageuses,
- éviter le pâturage des jeunes repousses, plus météorisantes.
La récolte en foin
Le trèfle violet est naturellement riche en eau, son fanage est long et les risques de pertes de feuilles sont importantes.
Sa récolte en foin est facilitée quand il est cultivé avec une graminée fourragère. Cette association facilite l'aération des andains et limite considérablement les pertes de feuilles.
La production de foin de qualité n'est plus un problème majeur, et les éleveurs de pointe la privilégient pour constituer des réserves de fibres longues et digestibles, indispensables aux laitières hautes productrices recevant de fortes quantités de concentré.
Lorsque les conditions météorologiques ne permettent pas un fanage complet, la technique de l'enrubannage offre la possibilité de récolter et de conserver sous forme de haylage un foin à 50% de matière sèche environ.
Grâce à cette technique, il est possible de faner dès la première période de beau temps et au bon stade végétatif. Cela garantit un foin de qualité.
La récolte en ensilage
L'ensilage en coupe directe est envisageable mais l'apport d'un conservateur est indispensable à une bonne conservation. Pour retenir les jus, il est conseillé d'incorporer au silo de la pulpe de betterave déshydratée.
L'ensilage après un préfanage de 24 à 36 heures (25 % de MS.) permet d'éviter l'emploi d'un conservateur. Si le temps l'autorise, il est même souhaitable d'attendre 30% de MS pour obtenir un taux d'ingestibilité (?) maximum.
Dans les 2 techniques, il faut cependant noter que l'apport d'un conservateur autorise une meilleure valorisation de l'azote de la ration.
Le trèfle violet : la légumineuse (?) la plus facile à associer à une graminée
Judicieusement choisie en fonction des sols, du climat et du type d'élevage, une association de trèfle violet avec une graminée apporte plusieurs avantages.
Par rapport au trèfle violet pur l'association offre :
- la possibilité de faire pâturer,
- un allongement du cycle de production au printemps et en arrière saison,
- une réduction des pertes de feuilles au fanage,
- une meilleure résistance (?) au piétinement,
- une diminution sensible des risques de météorisation,
- une prairie plus pérenne.
Par rapport aux graminées pures, l'association présente les avantages suivants :
- une diminution importante de la fertilisation azotée,
- une amélioration de l'appétence, de la digestibilité et de l'ingestibilité (?) du fourrage,
- un fourrage plus riche en protéines en période sèche et en fin de printemps.
Quelle graminée associer à du trèfle violet ?
Le ray grass d'Italie ou le ray grass hybride (plus pérenne) s'associent souvent au trèfle violet. Cependant, en fonction du type de sol et du climat, d'autres graminées sont possibles : dactyle, bromes, fléole, ray grass anglais, fétuque élevée.
Même s'il se retrouve en faible proportion quand il est associé à une graminée persistante comme la fétuque élevée ou le dactyle, le trèfle violet continue à améliorer l'appétence et la valeur alimentaire du fourrage obtenu.
Quelle fertilisation azotée pour une association ?
Par rapport à la graminée pure, une association équilibrée (40 à 60% de légumineuse (?)) permet de diminuer de moitié la dose d'azote. Durant toute la vie de la prairie, la fumure azotée permet à l'éleveur de corriger les déséquilibres entre espèces. Par exemple :
- un faible apport en avril mai avantage le trèfle violet,
- un fort apport en mai juin avantage la graminée au détriment du trèfle violet. Attention ! Trop d'azote ferait disparaître la légumineuse (?). En sol sain, un premier apport d'azote à la sortie de l'hiver est possible sans pénaliser la légumineuse si la première coupe ou la première pâture se fait précocement et sans matraquage du sol. A partir de juillet, sur les associations pâturées, les déjections des animaux suffisent bien souvent.
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